Les ouvriers bangladais sont en colère contre ce qu'ils appellent des « pièges mortels ». Les usines qui les emploient ne respectent bien souvent aucune règle de sécurité. La colère est d'autant plus grande que la police, qui mène son enquête pour déterminer les circonstances du drame, vient d'annoncer que les mille ouvriers employés dans l'usine Tazreen Fashion ont été empêchés par les gérants d'évacuer les lieux au moment de l'incendie, sous prétexte que la fumée n'était que le résultat d'un simple exercice-incendie.
Autre élément à charge pour les responsables : le bâtiment de l'usine comportait neuf étages au lieu de trois, recommandés dans le permis de construire. Le patron est actuellement interrogé par les enquêteurs. Piégés par les flammes, de nombreuses victimes, principalement des femmes, sont mortes asphyxiées et intoxiquées par les fumées, d'autres ont péri en sautant dans le vide.
Ces travailleurs pauvres payent de leur vie un manque total de mise aux normes de ces bâtiments vétustes et insalubres. Comme le dénoncent de nombreuses ONG, les marques clientes occidentales qui se fournissent massivement au Bangladesh y ont une grande part de responsabilité.