Depuis les émeutes, la police locale a interdit tout rassemblement dans le district de Cox's Bazaar et ses alentours. Elle a aussi arrêté plusieurs centaines de personnes, déployé plus de 1 000 hommes, et suspendu mardi 2 octobre pour «négligence» le chef de la police de Ramu, le village dans lequel les émeutes ont commencé. Les forces de l'ordre tentent ainsi de reprendre la main, car les habitants les accusent de ne pas avoir répondu à leurs mises en garde avant les émeutes et à leurs appels à l'aide pendant les violences.
Au total ce week-end, ce sont une vingtaine de temples bouddhistes qui ont été incendiés, vandalisés ou pillés, ainsi qu’une centaine de maisons et plusieurs dizaines de boutiques appartenant à des bouddhistes. Pourtant les tensions sont rares entre les musulmans, qui représentent 90% de la population, et les bouddhistes -à peine 1%- qui vivent surtout à la frontière avec la Birmanie.
Mais depuis juin dernier, en Birmanie justement, il y a eu de très violents affrontements entre les bouddhistes et les rohingyas musulmans. Des rohingyas qui vivent aussi sur le sol bangladais. Et au Bangladesh, ces dernières semaines, les musulmans étaient déjà descendus dans les rues pour protester contre le fameux film anti-islam. Ce week-end c'est donc une page facebook qui a enflammé les esprits, mais ces attaques n'auraient rien de spontané selon la police, qui parle d'émeutiers amenés par bus entiers.