En 2006, une banque néerlandaise vendait à treize collectivités locales australiennes des produits financiers sans risque et de bon rapport, pensaient-elles, puisqu'ils étaient assortis du fameux triple A de l'agence de notation Standard & Poor's. Mais en 2008 dans le marasme de la crise financière, le titre, éminemment toxique, a perdu 90% de sa valeur.
Un tribunal vient de condamner Standard & Poor's mais aussi la banque néerlandaise émettrice et l'intermédiaire australien à rembourser aux plaignants leurs pertes, avec intérêts. La juge australienne a estimé que la note triple A était « trompeuse » et basée sur des informations « inexactes ». Standard & Poor's, qui va faire appel, a plaidé que la notation est un art et pas une science, un argument visiblement jugé un peu court.
Forts de ce succès, les plaignants envisagent de saisir la justice de la même façon en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas. Mais surtout cela devrait donner des idées à d'autres victimes du triple A ailleurs dans le monde.