C’est un retournement complet de stratégie pour les autorités chinoises. Et le Premier ministre l’a expliqué, à plusieurs reprises ces derniers mois, cette réforme du système financier dans le pays se fera quoiqu’il arrive car elle répond, selon lui, à une nécessité économique. « Quelques grandes banques occupent une position de monopole et c’est seulement auprès de ces banques, pour la plupart étatiques, que l’on peut obtenir des prêts », a indiqué Wen Jiabao.
Pékin a, en effet, pris conscience des dangers du système financier actuel. L’allocation du capital, telle qu’est est faite aujourd’hui en Chine, n’est pas bonne. Le système actuel favorise les grandes banques qui prêtent aux grandes entreprises publiques, considérées comme plus sûres. Il prive ainsi le secteur privé, et notamment les petites et moyennes entreprises (PME), de financement. Asphyxiées par le manque de crédits, les PME n’ont donc d’autres recours que de s’adresser à des sociétés de garantie privées qui leur prêtent à des taux exorbitants.
Des réserves obligatoires pour les banques locales
Les PME sont devenues le symbole de cette crise dont souffre le pays. Près de 20% des 360 000 petites entreprises de la province de Zhejiang, au sud de Shanghai, ont fait faillite depuis le début de l’année. La Chine va devoir réfléchir à réduire l’influence de l’Etat dans l’économie et rogner les énormes privilèges de plus de 100 000 sociétés publiques, comme notamment, l’accès préférentiel au crédit bancaire et aux marchés publics.
La réforme qui a pour objectif de libéraliser le marché du crédit, devrait s’assurer que dans l’activité de chaque banque, le crédit aux PME augmente au moins aussi vite que l’ensemble des crédits. Le gouvernement devrait ainsi imposer aux banques de détenir un montant minimum de fonds destinés au financement des PME. Pékin prépare également un ensemble de mesures fiscales pour soutenir les PME : allègement des charges financières ainsi que la création d’un environnement de concurrence plus ouvert et plus équitable.