Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Un décrochage de moins 30 à moins 50% des prix de l’immobilier, voilà le scénario auquel ont été soumises les banques en Chine selon la Commission chinoise de réglementation bancaire (CBRC). Les tests de résistances ont été réussis pour les autorités qui, dans les médias, multiplient les propos rassurants.
«Les inquiétudes et les suspicions selon lesquelles le secteur bancaire chinois pourrait s'effondrer en raison des promoteurs immobiliers sont sans fondement», a ainsi déclaré le chef de la Commission à la télévision d’Etat.
La bulle immobilière est, avec l’inflation, le souci numéro un des autorités à Pékin. L’an passé, les prix des logements se sont envolés (plus 25%), alors que la Chine est toujours un immense chantier avec 27% de constructions en plus en 2010 par rapport à l’année précédente.
Le gouvernement tente depuis d’inverser la vapeur en interdisant notamment ou en surtaxant l’achat de résidences secondaires dans certaines villes. Mais les grues sont toujours à l’œuvre alignant les villes nouvelles jusque dans les déserts de Mongolie intérieure.
La Banque mondiale ne cache pas son inquiétude. Dans son dernier rapport trimestriel, elle parle d’un risque de retournement du marché immobilier. Si le prix des appartements chutent, ce sont les ménages qui se retrouveront dans l’impossibilité de rembourser des prêts jusqu’à récemment assez facilement accordés. Avec un risque de banqueroute en chaîne du crédit et l’obligation pour Pékin de puiser dans ses stocks de bons du Trésor américain.