Avec notre correspondant en Indonésie, Vincent Souriau
Onze suspects ont été arrêtés dans quatre provinces différentes par les policiers d’élite du contre-terrorisme indonésien, avec à la clé un véritable arsenal : détonateurs, bonbonnes de gaz remplies de plusieurs kilos d’explosifs pour, semble-t-il, une attaque coordonnée visant notamment les intérêts étrangers en Indonésie.
L’ambassade des Etats-Unis à Jakarta, le consulat américain de Surabaya, la deuxième ville du pays, ainsi que le siège de la société minière américaine Freeport étaient apparemment visés. La police parle d’un groupuscule terroriste inconnu jusqu’ici, le Mouvement sunnite pour le peuple indonésien. Son leader présumé, Abu Hanifah, fait partie des suspects arrêtés ce samedi.
Depuis les attentats de Jakarta en 2009, aucune attaque majeure n’a eu lieu en Indonésie : la Jeemah Islamiyah, la cousine indonésienne d’al-Qaïda, a été démantelée par les services de renseignement. Plus de 600 jihadistes présumés ont été arrêtés en dix ans. Mais ce nouveau réseau, bien préparé et capable d’assembler plusieurs bombes sophistiquées, signale le retour de terroristes aguerris sur le sol indonésien malgré les moyens considérables alloués à la lutte anti-terroriste depuis les attentats de Bali en 2002.