Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Shintaro Ishihara est sans doute l’homme politique japonais que la Chine déteste le plus. Il avait décidé de racheter les îles Senkaku administrées par le Japon, mais revendiquées par la Chine, forçant du coup le gouvernement japonais à les nationaliser.
Cultivant une image de faucon anti-chinois, anti-américain, pourfendeur d’une bureaucratie japonaise dont il dénonce l’incompétence depuis l’accident nucléaire de Fukushima, Shintaro Ishihara crée un nouveau parti car il réalise que le système politique et économique de l’après-guerre au Japon ne fonctionne plus. Et sans réforme, sans libéralisation d’une économie très cartellisée, sans refonte d’un système politique qui aujourd’hui accorde peu de pouvoir aux politiciens pour diriger le pays, le Japon ne sortira pas de son enlisement.
Le maître de Tokyo veut changer le Japon avec le jeune maire d’Osaka, Toru Hachimoto. Encore faut-il persuader des Japonais très conservateurs, allergiques au changement, que leur pays, le plus endetté de la planète, mais qui ne doit rien au monde extérieur pour le moment, est en crise.