Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
« La crise dans la zone euro constitue la plus grande menace pour l’économie mondiale », assure le Fonds monétaire international (FMI) à Tokyo. Ce dernier exhorte l’Union européenne à mettre en œuvre son nouveau plan de secours aux pays de la zone euro les plus endettés comme l’Irlande, le Portugal, la Grèce. Il recommande aussi de se diriger vers une union bancaire et une plus grande intégration budgétaire.
Le FMI insiste pour que l’Union européenne continue d’assainir ses déficits publics, mais en allant ni trop vite, ni trop lentement, pour éviter qu’une cure d’austérité ne tue les pays de la zone euro qui ne parviennent déjà plus à rembourser leurs dettes.
Le FMI appelle enfin les Etats-Unis à écarter la menace posée par le mur budgétaire, c’est-à-dire l’entrée en vigueur automatique au début de l’année prochaine de hausses d’impôts et de baisses des dépenses publiques massives si le Congrès américain ne parvient pas à s’entendre sur des mesures raisonnables de réduction de la dette publique.
Seuls les pays émergents sont bien notés par le FMI. Leur croissance devrait rester forte ces prochaines années malgré un ralentissement attendu en Chine, en Inde ou au Brésil.
La France, qui échappe pour l'instant à la récession, va devoir également réviser à la baisse ses objectifs. Le Fonds monétaire prévoit une baisse de la croissance française en 2012. Elle ne devrait pas dépasser la barre des 1 %. Alors, selon le FMI, la France ne pourra pas atteindre ses objectifs de réduction du déficit public, fixé à 4,5 % en 2012 et 3 % en 2013. Il s'agit pourtant d'un engagement prix auprès de l’Union européenne. Cette affirmation est pourtant contestée par le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, selon lequel la France respectera bien ses engagements.