Avec notre correspondant à Kaboul, Nicolas Ropert
Depuis le début de l'été, l'armée pakistanaise a mené plusieurs bombardements dans les régions de l'est de l'Afghanistan. Des opérations illégales mais qui ont tardé à être dénoncées par les autorités afghanes. Les ministres de la Défense et de l'Intérieur en ont même fait les frais : ils ont été poussés à la démission par le Parlement afghan début août.
Le raid mené ce vendredi par l'armée américaine dans la province de la Kunar résonne comme une réponse aux accusations du Pakistan. Depuis plusieurs semaines, Islamabad accuse l'armée afghane et la coalition d'inaction dans la lutte contre les talibans. En particulier ceux réfugiés du côté afghan de la frontière avec le Pakistan.
L'Isaf (la force de l'Otan en Afghanistan) avait réfuté ces accusations, assurant combattre l'insurrection, où qu'elle se trouve.
La Kunar est une région largement infiltrée par les talibans. Certains experts récemment interrogés estiment même qu'elle est passée en grande partie aux mains des insurgés.
Alors qu'il y a encore quelques années, les talibans se sentaient davantage en sécurité au Pakistan dans les zones tribales, il semble que les talibans pakistanais n'hésitent plus à franchir la frontière où ils peuvent plus facilement se fondre dans la population.