Avec notre correspondant à Kaboul, Nicolas Ropert
Il avait disparu des écrans radars depuis plusieurs mois. Donné pour mort en mai 2011, le mollah Omar refait parler de lui. A quelques jours de la fin du ramadan, le chef spirituel des talibans aurait publié un communiqué de sept pages traduit en cinq langues. «Aurait», parce que ce document écrit, signé par le leader religieux, à la tête de l'Afghanistan entre 1996 et 2001, est impossible à authentifier.
Les talibans afghans le présentent comme l'œuvre de celui qui se cacherait au Pakistan. Mais le mollah Omar reste une énigme. Il aurait miraculeusement échappé aux Américains en octobre 2001. Aucune photo de lui n'existe. La CIA a longtemps utilisé un cliché censé le représenter, avant de le retirer affirmant qu'il s'agissait de quelqu'un d'autre.
Quoi qu'il en soit, ce message arrive au moment où les négociations entre le gouvernement de Kaboul et les insurgés ne sont toujours pas au stade préliminaire. Des discussions entre Américains et talibans avaient, elles, débutées en janvier de cette année à Doha au Qatar. Mais les émissaires talibans avaient quitté la table des négociations dénonçant une mascarade. Principal point de désaccord : la libération de chefs afghans retenus sur la base américaine de Guantanamo, préalable à tout pourparler.