La base de Tora en Surobi était une position stratégique pour l'armée française. A l'est de Kaboul, la base avancée de Surobi est située à un carrefour, une zone de trafic, entre la route de Kaboul, l'axe routier qui mène vers le Pakistan, et l'extrémité sud de la vallée de Tagab en Kapisa.
Avant le retrait, près de 600 Français constituaient notamment une « force de réaction rapide » (QRF), capable d'intervenir en cas de coup dur ou en soutien à l'armée afghane (ANA) lors d'opérations, jusque dans les profondes vallées comme celle d'Uzbine située à proximité, et où la France avait perdu dix soldats au début de son engagement dans la région, lors d’une embuscade au col de Sper Kunday en août 2008.
Redéploiement français à Kaboul
Désormais, les forces de sécurités afghanes vont devoir faire seules, ou presque. Car des spécialistes français du guidage des tirs opéreront toujours discrètement dans la région. Ils guideront les chasseurs-bombardiers de la coalition, ou les tirs d’artillerie, ce que l’armée nationale afghane n’est pas toujours pas en mesure de faire de manière autonome.
La zone d’action française Kapisa/Surobi réunirait plus de 2 500 soldats afghans, répartis en plusieurs bataillons. Sur la base opérationnelle de Surobi, c’est le Bataillon 31 (Kandak) qui va succéder aux Français.
A Paris, l’état-major de l’armée française indique que sur les 600 soldats qui ont quitté la Surobi, 300 rentreront avant la fin du mois en France et 200 se tiendront prêts à intervenir au départ de Kaboul, à 40 kilomètres à vol d'oiseau du district de Surobi, soit plus de deux heures de routes en véhicule blindé en passant par une petite route de montagne encaissée.
Conseil et formation
Compte tenu de la distance entre la base où seront stationnés ces militaires et Kaboul, les hélicoptères basés sur l’aéroport de la capitale seront certainement mis à contribution en cas d’urgence. Problème : la France n’en a déployé qu’une grosse dizaine et ils sont particulièrement sollicités.
Enfin, l’état-major précise qu’une centaine d'autres militaires issus du groupe de combat qui opérait en Surobi iront conseiller les cadres de l'armée nationale afghane au sein de l’état-major de la troisième brigade de l’ANA installé non loin de là, à Naglu.
Fin août, Paris indique qu’ il restera 2 950 soldats français en Afghanistan dont près d'un millier d'hommes en Kapisa, province où l'insurrection reste active et où la végétation particulièrement dense en été rend les missions encore plus dangereuses. Après Tora, les bases avancées de Tagab et Nijrab devraient être évacuées en octobre prochain.
Début 2013, il restera encore environ 1 400 soldats français en Afghanistan chargés d’assurer le démontage et le retour du matériel et, en 2014, quelque centaines de soldats remplieront encore des missions de formation et d’assistance, le contrôle aérien de l’aéroport international et de l’hôpital de KAIA (Kabul International Airport).