Avec notre correspondant à Kaboul, Nicolas Ropert
Abdul Sabor était enfermé depuis près de six mois à Pul-i-Charki, la prison de Kaboul. Le 20 janvier dernier, ce soldat de 21 ans de l'armée afghane avait ouvert le feu sur un groupe de militaires français sur la base de Gwan dans le district de Surobi.
Le groupe faisait un footing sans protection particulière. Quatre soldats meurent sur le coup. Un cinquième, grièvement blessé, succombe de ses blessures quelques semaines plus tard.
Arrêté, le soldat afghan confie avoir réagi à une vidéo de militaires américains urinant sur des corps d'insurgés afghans. Suite à cet événement, Nicolas Sarkozy, alors président de la République, annonce le retrait des forces françaises à la fin de l'année 2013, soit un an plus tôt que le reste de la coalition. Son successeur, François Hollande, avancera d'un an encore le départ des troupes françaises du pays.
Abdul Sabor a été condamné par un tribunal militaire à la peine de mort. Il devrait pouvoir faire appel, assure une juriste en Afghanistan. La sentence doit encore être confirmée par le président de la République pour être effective. Hamid Karzaï rechigne à signer les décrets d'exécution, affirme cette avocate à RFI. Mais vu les circonstances, il n'aura peut-être pas le choix.
La dernière exécution effectuée en Afghanistan remonte à 2008. Depuis, plusieurs prisonniers attendent de subir le même sort.