« Un homme portant un uniforme afghan a ouvert le feu sur des Français », a déclaré une source anonyme auprès des forces de sécurité afghanes à l’agence France-Presse. Il a ainsi abattu quatre soldats, trois hommes du 93e régiment d'infanterie de montagne de Varces (Isère) et un homme du régiment étranger du génie de Saint-Christol (Vaucluse), blessant aussi 16 autres militaires dont huit grièvement.
L’attaque est survenue ce vendredi matin vers 8h, heure locale (3h30 TU) dans le district de Tagab, au sud de la province de Kapisa. Selon le ministre français de la Défense, Gérard Longuet les quatre hommes auraient été « abattus », « assassinés » alors qu’ils accomplissaient un entrainement sportif et qu’ils étaient désarmés. Depuis, le périmètre de la base française a été circonscrit et son accès est interdit aux forces de l'ordre afghanes, a indiqué une autre source sécuritaire.
Kapisa bête noire de l'armée française
Les forces militaires françaises sont déployées principalement dans cette province située au nord-est de la capitale, Kaboul, où la situation est particulièrement tendue. Les soldats français sont régulièrement la cible d’assauts de la part des insurgés. Et ce n’est pas la première attaque perpétrée par un homme portant l’uniforme afghan. En décembre dernier, deux soldats français avaient déjà trouvé la mort, victimes des tirs d’un soldat de l'Armée nationale afghane dont ils assuraient la formation. La fusillade avait eu lieu dans cette même vallée de Tagab.
Le 13 juillet dernier, dans le village de Joybar, un Afghan portant un uniforme de la police locale afghane avait déclenché la bombe qu'il portait sur lui, tuant cinq commandos français. Depuis 2001, 82 soldats français ont perdu la vie en Afghanistan principalement lors d'attaques d'insurgés.
La présence française remise en cause
La France compte actuellement 3 600 soldats dans le pays, après le retrait de 400 de ses militaires depuis le mois d'octobre. Un retrait qui doit se poursuivre jusqu’à la fin de l’année 2014. Mais au vu des derniers évènements, le président français Nicolas Sarkozy évoque pour la première fois un retrait anticipé. Il parlera de cette hypothèse lors de la visite du président afghan Hamid Karzaï, le 27 janvier prochain.
Le ministre français de la Défense Gérard Longuet est immédiatement parti en Afghanistan afin d’étudier les conditions de sécurité. Si celles-ci n’étaient pas satisfaisantes, les troupes françaises ne seraient pas en mesure de continuer leur mission. En attendant, la France suspend ses opérations de formation de l’armée afghane et d'aide au combat. « Je ne peux pas accepter que des soldats afghans tirent sur des soldats français », a tenu a affirmé Nicolas Sarkozy.