A la Une : le bourbier afghan

Après la mort de quatre militaires français en Afghanistan, le président Sarkozy envisage un retrait anticipé de l’armée française avant 2014. Pour Le Parisien-Aujourd’hui en France, qui en fait sa manchette, les soldats français sont « dans le piège afghan ». Le journal raconte comment les quatre militaires français, lors d’un footing à l’intérieur de la base opérationnelle avancée de Gwam, ont été « pris pour cible » par un soldat afghan qui s’était engagé « comme n’importe quelle recrue » et qui a fait feu sur eux au fusil-mitrailleur. Le Parisien-Aujourd’hui en France souligne que l’éventuel retrait des forces françaises est un « enjeu de la campagne présidentielle ».

« Faut-il rapatrier les soldats français ? », s’interroge en Une Le Figaro. Le journal se résoud à lâcher le mot « échec » dans ce pays, tout en redoutant que l’annonce d’un possible départ précipité des forces françaises puisse « accélérer les attaques des talibans (…) au lieu de les freiner ».

« Afghanistan, échec et morts », formule Libération, qui qualifie l’armée afghane de « maillon faible » du dispositif sécuritaire dans son pays. Mais pour Libération, le retrait des Français de la vallée de la Kapisa « ferait tomber aussitôt cette province aux mains des insurgés et mettrait Kaboul à leur portée ». Et Libération met en garde contre le risque d’aggravation de la « débâcle » que ferait planer sur le pays un retrait précipité des forces occidentales.

Afghanistan : faut-il partir ? Rester ?
 
Les soldats français victimes de cette tragédie servaient au 93ème régiment d’artillerie de montagne, près de Grenoble, dans le sud-est de la France. Dans la presse régionale, l’émotion est forte. Et la tentation du retrait aussi. « A quoi ça sert la guerre, se demande ainsi Le Progrès de Lyon, quotidien régional installé, justement, dans le sud-est de la France. Ceux-là mêmes qui devraient l'empêcher, les militaires afghans que nous formons, sont ceux qui tuent nos soldats... Alors, tout çà pour çà ? », soupire le quotidien lyonnais.

« Il faut savoir finir une guerre », lance, ce matin, le journal La Montagne. Car le coût en vies humaines « est de moins en moins tolérable ». Et La Montagne dresse ce constat d’échec. « La politique trop occidentale menée en Afghanistan va s'avérer au final (…) de peu d'influence dans la lutte du pot de la démocratie et des droits de l'homme (…) contre le pot des idéologies extrémistes ».

Toutefois, l’urgence du retrait d’Afghanistan ne fait pas l’unanimité au sein de la presse régionale ce matin. Ainsi, se bornera-t-on à ne citer qu’un seul exemple allant dans ce sens, même s’il y en a d’autres. Ainsi donc La République du Centre estime-t-elle qu’une telle décision « ne saurait se fonder uniquement sur la tuerie de Gwam. Selon le journal, c'est la probable montée de l'émotion dans l'opinion publique qui pourrait bien conduire le chef de l'État à ordonner le repli de nos troupes. Bien sûr que l'époque électorale n'est pas pour rien dans ce désengagement. Mais on le taira par respect pour nos soldats tués », affirme La République du Centre. Si c’est le cas, n’est-ce pas consternant. Et confondant.

Internet : pirates cybernétiques
 
Le piratage sur internet est aussi à la Une de la presse française ce matin. C’était du jamais vu dans le monde d’internet. Le FBI américain, rien de moins, a fermé hier le site de téléchargement en ligne MegaUpload. Et c’est la manchette de Libération, qui raconte par le menu ce « raid » américain qui a entraîné un « véritable chaos sur la Toile », rapporte Libération. Très proche des « geeks », ces fous d’internet qui ne saurait supporter la moindre atteinte à la liberté de surfer sur le web, voire de télécharger gratuitement, tels des pirates, des contenus qui, pourtant ne sauraient l’être, le quotidien ne verse pourtant pas de larmes de crocodile sur les dirigeants de MegaUpload. « Il est des pirates moins sympathiques que d'autres. Aux antipodes de l'image digitale du geek rusé qui télécharge à longueur de nuits dans sa chambre d'étudiant albums et séries télé sans jamais payer, le surgissement médiatique de la patibulaire figure du patron de MegaUpload, rappelle opportunément à qui, trop souvent, profite le crime ».

N’empêche. Ce coup de filet n’a pas été du goût du collectif des hackers baptisé « Anonymous ». Et ils ont vivement réagi. « Dans les minutes qui ont suivi l’offensive du FBI », relate Le Parisien-Aujourd’hui en France, ces prodiges du numérique, qui s’affichent en défenseurs des libertés sur internet, ont coordonné une série d’attaques informatiques « d’une rare intensité ». Leur contre-attaque a été baptisé OpMegaUpload. Elle a visé une dizaine de sites gouvernementaux et de l’industrie du disque, qu’ils ont saturé, les rendant inaccessibles. A commencer par le site internet du FBI. Et ils s’en sont pris également aux sites français de l’Elysée comme d’Hadopi, la haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet. Pourquoi les Anonymous ont-ils mis Hadopi dans leur collimateur ? « On peut supposer qu’ils n’ont que modérément apprécié la très prompte déclaration de l’Elysée », qui s’est félicité de l’intervention du FBI contre MegaUpload, suppose Le Parisien-Aujourd’hui en France.

Mais après cette intervention policière américaine d’une ampleur sans précédent, « pas sûr pour autant que le piratage sur le Net s’arrête », modère toutefois le journal. Car les pirates, qui maîtrisent parfaitement les nouvelles technologies, « ont toujours un temps d’avance ». Ainsi va internet. A chacun sa guerre.

CAN 2012 : Ghana-Côte d’Ivoire, frères ennemis
 
La Coupe d’Afrique des nations de football débute cet après-midi. Et cette CAN est « hors normes » mais aussi « bancale », déplore L’Equipe. Le quotidien sportif français regrette que la compétition soit « amputée d’équipes majeures », et donne comme favori logique la Côte d’Ivoire. « Tout pousse dans le dos des Eléphants, la qualité des joueurs (…) l’adversité réduite, estime L’Equipe. Mais ils devront se méfier des Sénégalais très bien armés en attaque (…) du Ghana (…) voire du Maroc ». Le journal donne toutefois la parole à André Ayew. L’attaquant ghanéen prévient : « Je viens pour gagner (…) je ne veux pas finir ma carrière sans un trophée avec ma sélection (…) Les Ivoiriens ? Je ne les vois pas s’imposer », dit-il au quotidien sportif français. Faites vos jeux, rien ne va plus.

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