Avec notre correspondant à Washington, Raphaël Reynes
L’affaire débute au mois d’octobre 2010, lorsque plusieurs officiers en poste à Kaboul s’inquiètent d’anomalies dans la gestion de l’hôpital Dawood. L’établissement militaire est financé par les Etats-Unis, mais géré par les Afghans. Et ce que les officiers américains soupçonnent, ce sont des fonds détournés, et des soldats de l’armée afghane qui ne reçoivent pas les soins nécessaires.
Les officiers s’en émeuvent auprès de leur hiérarchie. A l’époque, c’est le général William Caldwell qui dirige la mission d’entrainement des forces de l’Otan en Afghanistan. Et il apporte une réponse pour le moins surprenante, affirment les officiers.
« Le général ne voulait pas que de mauvaises nouvelles émanent de son quartier général avant l’élection », raconte le colonel en retraite Gerald Carozza. L’élection à laquelle il fait allusion, c’est celle de mi-mandat, aux Etats-Unis au mois de novembre 2010. Selon cet ancien juriste de l’armée américaine, le général Caldwell a dissuadé les officiers de saisir l’inspection générale pour éviter d’éclabousser l’administration Obama.
Aujourd’hui basé au Texas, William Caldwell dément, et affirme avoir été favorable à une enquête sur l’hôpital, mais qui devait être menée, selon lui, par des Afghans.