Mise à l’écart suspecte du chef de l’armée nord-coréenne

Lundi 16 janvier au matin, un court message de l’agence de presse officielle nord-coréenne a annoncé que Ri Yong-ho, le chef de l’armée, était « relevé de toutes ses fonctions pour cause de maladie ». Mais cette annonce a été accueillie avec beaucoup de septicisme chez le voisin sud-coréen, où l’on estime qu’il s’agit plutôt d’un limogeage. Commandant d’une armée forte de 1,2 million d’hommes, Ri Yong-ho était une figure centrale du régime, la personnalité militaire la plus puissante du pays communiste.

Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias

Ri Yong-ho a-t-il été limogé ? A Séoul, personne ne croit à l’excuse de la maladie : le chef de l’armée, âgé de 69 ans, semblait en forme lors de ses dernières apparitions publiques. Et les experts font remarquer qu’en Corée du Nord, les officiels de haut rang gardent leur poste même s’ils tombent malades.

Ri Yong-ho faisait partie des proches du nouveau dirigeant Kim Jong-un : il avait soutenu son accession au pouvoir à la mort de son père Kim Jong-il en décembre 2011. Il était également un partisan d’une ligne dure, notamment vis-à-vis de la Corée du Sud. C’est sous son commandement que l’armée du Nord avait bombardé fin 2010 une île sud-coréenne, attaque qui avait fait 4 morts côté sud.

Les observateurs du régime estiment que sa mise à l’écart soudaine et inattendue pourrait signifier que Kim Jong-un a désormais les coudées franches pour adopter une position plus accommodante vis-à-vis du voisin du sud, et du monde extérieur.

Depuis l’arrivée au pouvoir du jeune dirigeant, qui a grandi en Suisse, beaucoup en effet espèrent et guettent les moindres signes d’ouverture économique et politique à Pyongyang.

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