Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias
« Nous croyons que notre armée est plus importante que des fusées », a lancé Kim Jong-un du haut de sa tribune, face aux centaines de milliers de Nord-Coréens alignés sur l’immense place Kim Il-sung. Le moment est historique : c’est la toute première fois que le nouveau dirigeant parle à son peuple, qui plus est en direct, à la télévision.
Un style différent
Son père Kim Jong-il n’avait parlé qu’une seule fois en 17 ans de règne : c’était en 1992, à la radio. Son successeur, entouré de généraux recouverts de médailles, a rendu hommage à son grand-père Kim Il-sung, le « président éternel », grâce auquel la Corée du Nord est devenue, selon les mots du nouvel homme fort « un pays puissant et prospère ». Kim Jong-un a, une fois de plus, appelé à renforcer l’armée. De façon surprenante, il a aussi salué ses « compatriotes en Corée du Sud et dans le monde entier ».
Si le jeune dirigeant nord-coréen affiche un style différent de ses prédécesseurs, il montre aussi qu’il ne dévie pas de la voie que ceux-ci ont tracée : il a lancé le départ d’une parade militaire monumentale à travers la capitale, et a conclu son discours en promettant « la victoire finale ». Une façon aussi de faire oublier l’échec du lancement de la fusée Unha-3 qui s'est désintégrée vendredi matin 13 avril au-dessus de la mer Jaune.