De notre correspondante à Islamabad, Noémie Lehouelleur
« Non aux Américains au Pakistan et en Afghanistan. » C'est le cri de ralliement des manifestants qui se sont joints à la marche organisée par le Comité de défense du Pakistan. Ils étaient 25 000 selon les organisateurs, 8 000 selon la police. En bus, en camion, ou en voiture, ils sont partis dimanche de Lahore, dans le sud-est du pays, en direction d'Islamabad, la capitale.
Le Comité de défense du Pakistan regroupe des partis religieux et conservateurs, ainsi que des groupuscules terroristes interdits. Hafiz Saeed fait partie de ses fondateurs. Il aurait organisé les attentats de Bombay, en Inde, en 2008. A ses côtés, Hamid Gul, ancien chef de l'ISI, les services secrets pakistanais, mais aussi Sami ul-Haq, directeur de l'une des madrasas (écoles coraniques) les plus radicales du pays, dans laquelle le mollah Omar, chef des talibans, a été formé.
Le Comité compte poursuivre cette marche aux quatre coins du pays « tant que l'Amérique n'aura pas quitté la région ». Il essaie de rallier les opposants politiques au gouvernement actuel, et ils sont nombreux. A huit mois des élections législatives, ces mouvements pourraient renverser le gouvernement. Et paralyser la collaboration du pays avec l'Otan, deux ans avant le retrait total des troupes de la coalition d'Afghanistan.
Le convoi de manifestants devait arriver ce lundi, en fin de journée, à Islamabad. Les protestants prévoient une manifestation devant le Parlement à leur arrivée. La sécurité a été renforcée dans la capitale.