Une rencontre sous haute tension entre l'Inde et le Pakistan à New Delhi

C'est dans un contexte tendu que se sont rencontrés mercredi 4 juillet à New Delhi, en Inde, de hauts responsables de la diplomatie indienne et pakistanaise. Cette rencontre de deux jours, sensée poser les bases de futures négociations des chefs de la diplomatie des deux pays sur la paix, la sécurité et la question du Cachemire, a été perturbée par la récente arrestation en Inde de l'un des cerveaux présumés des attaques de Bombay en 2008.

Arrêté le 21 juin 2012, le suspect n'a fait que confirmer ce que New Delhi ne cesse de reprocher à son rival pakistanais. Abu Jundal, un indien membre du Lashkar-e-taïba, groupe islamiste basé au Pakistan, a révélé que les services de renseignements pakistanais étaient impliqués dans les attaques de Bombay qui ont fait 166 morts. Il a reconnu devant les enquêteurs avoir coordonné les attentats depuis un poste de commande situé à Karachi, dans le sud du Pakistan, en présence de membres des services secrets pakistanais.

Cette révélation confirme donc les soupçons de New Delhi, qui accuse l'ISI de collusion avec des groupes extrémistes islamistes, des accusations systématiquement démenties par Islamabad.

L'Inde, qui érige la question de la sécurité en priorité absolue, exige de son voisin des engagements tangibles dans la lutte contre le terrorisme. L'arrestation espérée du fondateur de Laskar-e-taïba, Hafiz Saeed, accusé d'être le cerveau des attentats de Bombay et dont la tête a été mise à prix par les Américains à 10 millions de dollars, en sera la meilleure preuve. L'homme circule aujourd'hui librement au Pakistan. La rencontre se prolonge ce jeudi, autour de l'épineuse question du Cachemire.

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