Avec notre correspondant à Pékin, Joris Zylberman
Lorsque le président chinois, Hu Jintao, est arrivé à Hong Kong ce vendredi 29 juin, il a déclaré « vouloir mieux comprendre les aspirations des Hongkongais », comme s'il prenait acte du climat le plus délétère entre l'ancienne colonie britannique et Pékin depuis la rétrocession en 1997.
Il faut dire que le numéro un chinois n'a pas lésiné sur la sécurité. Des barricades géantes protègent l'hôtel cinq étoiles où Hu Jintao Hu va célébrer ce dimanche 1 juillet les 15 ans de la rétrocession en même temps que l'entrée en fonction du nouveau chef de l'exécutif hongkongais, Leung Chun-ying, soutenu par Pékin.
Sur Facebook, un internaute s'est demandé si, au lieu des préparatifs de fête, il ne s'agissait pas d'un dispositif de guerre. Depuis 24 heures, le réseau social est le théâtre d'une volée de bois verts comme le Parti communiste chinois. « Partez de Hong Kong ! », peut-on lire sur la page du futur gouverneur. « Vous ne comprenez rien aux Hongkongais, c'est normal ! Les dictateurs se moquent du peuple », a renchéri un autre internaute.
Lors de l'arrivée de Hu Jintao, un journaliste a été brièvement détenu pour avoir posé une question sur le massacre de Tiananmen. Eloignés de l'hôtel du président chinois, les manifestants seront encadrés dans une zone de protestation où les dirigeants de Pékin ne pourront ni les voir, ni les entendre.