Election à suspense du nouveau chef de l'exécutif de Hong Kong

On vote ce dimanche 25 mars 2012 à Hong Kong. Le territoire rétrocédé à la Chine par la Grande-Bretagne en 1997 se choisit un « chef de l'exécutif » pour la cinquième fois. Pas de scrutin direct - c'est un collège de 1 200 personnes, des grands électeurs représentant la finance, l'éducation supérieure ou encore les autorités religieuses, qui va voter, et le gagnant sera de toute façon un homme de Pékin. Malgré tout, et contrairement aux quatre élections précédentes, cette fois-ci, il y a du suspense.

« Lorsque j’ai annoncé ma candidature, je ne m’attendais pas à ce que cette campagne soit aussi longue et déloyale » ! Pas très content, Henri Tang.

Il faut dire qu’à l’origine, l’ancien numéro 2 du gouvernement de Hong Kong était considéré comme l’homme de Pékin pour cette élection, et donc le futur gagnant ; mais depuis, le favori a dû avouer publiquement son infidélité conjugale, il a dû aussi s’expliquer sur des travaux réalisés sans permis dans une de ses riches demeures. Et aujourd'hui c'est l'ancien conseiller gouvernemental et lui aussi homme de Pékin, Leung Chun-Ying, qui a la cote, même si sur lui pèsent des soupçons de conflit d'intérêt dans un projet immobilier.

Alors ces scandales, ces retournements, ce suspense sont peut-être les signes d'une campagne « moderne », est-ce pour autant un signe d'évolution démocratique puisque le troisième homme, Albert Ho qui représente l'aile pro-démocratie, ne sera jamais choisi par des grands électeurs proches de Pékin.

La démocratie, directe en tout cas, il faut peut-être la chercher du côté de cette initiative de l'université de Hong Kong, qui propose aux habitants de voter eux-mêmes pour leur candidat. Evidemment, il ne s'agit pas d'un vrai scrutin, mais samedi, plus de 126 000 personnes s'étaient déjà déplacées pour voter, ou l'avait fait par internet ;d'ailleurs vendredi le site de cette université avait eu les honneurs d'une tentative de piratage, signe que ce faux vote dérange.

Partager :