L'Indonésien Umar Patek avait perdu, ce jeudi 21 juin 2012, le sourire toutes dents dehors qu'il arborait depuis le début de son procès, il y a quatre mois. Allait-il être condamné à perpétuité ? C'est ce qu'avait requis l'accusation, qui déjà avait renoncé à demander la peine de mort après avoir entendu ses excuses. Umar Patek avait en effet surpris en demandant pardon aux familles, expliquant qu'il n'avait « jamais été d'accord » avec les méthodes de ses chefs.
Celui que la presse locale a surnommé « Demolition man », « l'expert en démolition » de la Jemaah Islamiya, le réseau terroriste indonésien réputé proche d'al-Qaïda, s'est d'ailleurs efforcé de minimiser son rôle : il a seulement reconnu avoir « aidé à mélanger» 50 kilos d'explosifs sur la tonne de produits chimiques qui ont ravagé un bar et une boîte de nuit de Bali, il y a dix ans.
Pendant son procès, Umar Patek a aussi appelé à l'arrêt des actes de terreur en Indonésie. La tactique semble avoir été payante puisque cet Indonésien de 45 ans n'écope que de vingt ans de prison, alors que trois autres figures de la Jemaah Islamiya, condamnées en 2008, avaient été passées par les armes pour leur rôle dans ce double attentat, dont ce devrait être le dernier grand procès, à moins évidemment qu' Umar Patek ne fasse appel.