Avec notre correspondant à Jakarta, Vincent Souriau
Umar Patek a mis les pieds sur tous les terrains où l’islam se défend les armes à la main : camps d’entraînement afghans dans les années 1980, Pakistan, Philippines… Vingt années de lutte armée pendant lesquelles il est devenu un expert en explosifs reconnu dans les réseaux terroristes : on l’appelle parfois « Demolition man ».
En 2002, la Jeemah Islamiyah, la franchise asiatique d’al-Qaïda fait appel à ses talents d’artificier pour préparer les attentats de Bali. Il a reconnu avoir passé des semaines à fabriquer en toute discrétion une bombe de 700 kilos, pour faire un maximum de dégâts.
Pour lui éviter la peine de mort, ses avocats vont jouer la carte du bon soldat aux ordres de ses supérieurs. Les trois cerveaux présumés de l’opération ont tous été arrêtés et exécutés sur décision de la justice indonésienne. Garder Umar Patek en vie, c’est aussi garder une chance d’éclaircir les liens entre la Jeemah Islamiyah et al-Qaïda.
En janvier 2011, Patek est arrêté dans la ville pakistanaise d’Abbottabad, tout près du bâtiment où Oussama ben Laden sera neutralisé quelques mois plus tard. Les services de renseignements y voient plus qu’une coïncidence.