Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry
Un an après la mort d’Oussama Ben Laden, la région Afghanistan-Pakistan n’est pas plus sûre qu’avant et notamment pour les troupes étrangères qui combattent en Afghanistan. La mort du fondateur d’al-Qaïda n’a pas réduit les possibilités de frapper des combattants islamistes en Afghanistan. Au Pakistan, les attaques sont certes moins nombreuses mais cette diminution des violences n’est probablement pas liée à la mort de l’ennemi public numéro un des Etats-Unis.
La multiplication des opérations militaires contre les talibans des zones tribales et d’éventuels accords entre l’Etat et les combattants islamistes pourraient en être la raison. Tous les experts s’accordent à dire qu’il y a aujourd’hui une « pakistanisation » d’al-Qaïda, c’est-à-dire que les cadres arabes de l'organisation terroriste sont remplacés par des Pakistanais dans les zones tribales.
Par ailleurs, nombre de groupes jihadistes pakistanais ont intégré l’idéologie d’al-Qaïda qui fonctionne aujourd’hui comme une véritable franchise. Comme c’est d’ailleurs le cas à travers le monde, que ce soit en Afrique du Nord, en Irak, en Somalie mais aussi partout ailleurs où des mouvements de rébellion islamistes opèrent; l’organisation est donc devenue une sorte de label dont se revendiquent les combattants islamistes.