Avec notre correspondante à Islamabad, Nadia Blétry
Les veuves d’Oussama ben Laden et leurs onze enfants ont quitté le Pakistan, ce vendredi matin, à bord d’un avion spécial vers l’Arabie Saoudite. Deux des épouses du fondateur d’al-Qaïda en sont originaires, tandis que la troisième est Yéménite.
Cette dernière devrait être déportée ultérieurement vers son pays natal, avec ses cinq enfants. Par le départ des veuves ben Laden, Islamabad espère tourner une page de l’histoire d’al-Qaïda au Pakistan, une histoire que le pays aurait préféré ne pas rendre publique.
Le 2 mai 2011, les Américains ont tué Oussama ben Laden sur le sol pakistanais, dans une ville garnison située à deux heures de route de la capitale. Un événement qui a été vécu au Pakistan comme une profonde humiliation, et qui a encore écorné l’image du pays sur le plan international.
Ce vendredi, les veuves ont donc retrouvé leur liberté, presque un an après la mort du fondateur d’al-Qaïda. Mais avant cela, elles auront passé quasiment dix mois sous surveillance sans motif avéré, puis 45 jours de détention lorsqu’elles ont été reconnues coupables d’avoir séjourné illégalement au Pakistan.
Au cours de cette année de détention, leurs interrogatoires auront livré quelques détails sur la vie d’Oussama ben Laden. La plus jeune des épouses a en particulier révélé que l’ennemi public numéro un des Etats-Unis avait vécu dans quatre villes différentes du Pakistan, et qu’elle-même aurait accouché à deux reprises dans des hôpitaux publics sous une fausse identité.
Mais un an après la mort d’Oussama ben Laden, de nombreuses questions demeurent sur la fuite du fondateur d’al-Qaïda qui a pu vivre pendant plus de dix ans au Pakistan sans être inquiété.