Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Ichiro Ozawa est surnommé « le prince des ténèbres ». C’est grâce à lui, si son parti de centre-gauche a réussi à mettre fin à plus d’un demi-siècle d’hégémonie des conservateurs au pouvoir au Japon.
La toute-puissante bureaucratie japonaise a essayé de mettre Ichiro Ozawa en prison, parce qu’il l’accuse d’être incompétente et de n’avoir pas su, depuis vingt ans, enrayer le relatif déclin du pays.
De plus, Ichiro Ozawa s’oppose au doublement de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 5 à 10% d’ici à 2015, alors que la bureaucratie pense qu’en doublant la TVA, elle évitera que les marchés ne fassent subir au Japon le même sort qu’à l’Espagne ou à l’Italie.
Le Japon est le pays le plus endetté du monde. D’ici deux ou trois ans, son épargne ne suffira plus à financer sa dette. Et la vie politique japonaise est totalement paralysée depuis le tsunami et Fukushima.
Les deux plus grands partis du Japon ont perdu tout crédit, la bureaucratie aussi. Avec cet acquittement d’Ichiro Ozawa, la seule bonne nouvelle est qu’il va écoeurer assez les Japonais pour les inciter à voter pour un groupe de réformateurs, emmenés par le maire d’Osaka, et décidés à stopper une fois pour toutes le déclin du Japon.