Japon: en proie à un scandale financier, Olympus tente de tourner la page

L'assemblée générale des actionnaires d'Olympus, entreprise nippone d'appareils photos enferrée dans un scandale financier, la dissimulation de plus d’un milliard et demi de dollars de pertes à l’étranger, a approuvé ce vendredi 20 avril la nomination d'un nouveau conseil d'administration de onze membres, dont les président et directeur général. Amer, l'ex-PDG britannique congédié en octobre, Michael Woodford, qui n'a plus aucune fonction chez Olympus mais en reste actionnaire, dénonce « une conception de la gouvernance d’entreprise tout sauf transparente ».

Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

Ce jeudi seulement, tous les administrateurs du groupe d’appareils photos et d’endoscopes liés à ce scandale ont accepté de démissionner, sous la pression d’actionnaires étrangers japonais minoritaires qui réclament une direction indépendante, jugeant celle approuvée ce vendredi 20 avril trop proche des grandes banques japonaises qui continuent de soutenir Olympus.

« C’est incroyable », remarque Michael Woodford, l’ancien patron britannique d’Olympus, « les grands investisseurs institutionnels japonais continuent de protéger une conception de la gouvernance d’entreprise tout sauf transparente ».

Deux membres de l’ancien conseil d’administration impliqués dans la dissimulation des pertes à l’étranger conservent leur poste. Le nouveau président d’Olympus est un ancien banquier issu du groupe financier Sumitomo Mitsui, l’un des principaux créditeurs d’Olympus.

« Il ne connait rien aux appareils photos et aux endoscopes », s’emporte Michael Woodford, « les investisseurs étrangers vont se détourner des entreprises japonaises car Olympus donne l’image d’une république bananière ».

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