Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Le refrain de l’anticorruption est chanté tous les ans lors de la conférence du Conseil d’Etat chinois. La dernière remonte au 26 mars dernier. C’est de là que sont extraits les principaux points de ce discours de Wen Jiabao, publiés aujourd’hui dans le bimensuel du Parti communiste chinois La Recherche de la vérité et dont les bonnes feuilles ont été diffusées dès hier, dimanche, par l’agence Chine nouvelle.
L’article est intitulé : Que le pouvoir soit exercé dans la transparence. Il insiste sur les risques d’implosion qui menacent l’appareil d’État si ce dernier ne met pas rapidement de l’ordre dans ses affaires.
En 2011, 92 départements centraux ont publié l’état de leurs comptes. Il faut faire mieux cette année fait savoir le Premier ministre qui sait que désormais ses jours au gouvernement sont comptés.
En effet, le congrès de mars l’année prochaine doit porter un nouveau tandem à la tête de l’État Chinois, Wen Jiabao menace : « Avec la corruption, la nature du pouvoir change, le peuple meurt et la politique s’éteint ». La chanson n’est pas nouvelle. Le chef du gouvernement a fait de l’anticorruption un pilier de sa politique sans véritable résultat jusqu’à présent. Certains analystes se demandent même si finalement la corruption ne serait pas à la base du système qui permet de pointer du doigt ceux dont on veut se débarrasser. Mais aujourd’hui le contexte a changé.
Longtemps, les « gauchistes » du parti ont fait de ce combat contre les corrompus leur cheval de bataille. Aujourd’hui, leur porte-drapeau est tombé. La famille de Bo Xilai est soupçonnée d’avoir un cadavre dans le placard et l’ancien chef du Parti communiste de Chongqing est désormais suspendu de toutes ses fonctions au sein du Parti. L’enquête est en cours.
Bo Xilai, membre du puissant bureau politique du PC, a été exclu le10 avril 2012 des instances dirigeantes du Parti communiste chinois. L'ancien potentat du régime est accusé de « sérieuses violations de la discipline ». Son épouse est désormais officiellement suspectée du meurtre d’un homme d’affaires britannique.
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À consulter :
Exclusion de Bo Xilai du PC chinois: «un tournant important dans l'histoire politique chinoise. Entretien RFI avec Li Weidong, ancien rédacteur en chef de China Reform.