Chine: Apple et Foxconn promettent d’améliorer les conditions de travail dans les usines

Apple et son sous-traitant taiwanais Foxconn promettent d’améliorer le travail sur les chaînes de montage des iPhone, des iPad et autres iBook. Cette décision, qui pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble du secteur, intervient à la suite d’un audit alarmant de la Fair Labor Association (FLA) mandaté par la marque à la pomme pour enquêter sur les conditions de travail de ses salariés. L’association s'est rendue dans trois usines Foxconn et y a relevé plus de 50 violations au droit du travail. Avec un point noir que l’on retrouve dans de très nombreuses entreprises chinoises : le non respect du temps de travail.

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Foxconn est loin et même très loin des 35 heures en Chine. Selon la Fair Labor Association, les 35 000 salariés du géant de l’électronique concernés par l’enquête travaillent en moyenne 56 heures par semaine. Près de la moitié d’entre eux dépasseraient même les 60 heures parfois pendant plus de dix jours d’affilés, alors que la législation chinoise prévoit au moins un jour de repos par semaine travaillée.

« Les conditions de travail chez Foxconn ne sont pas les meilleures, confie ce porte-parole du China Labour Bulletin joint à Hong Kong. Mais ce ne sont pas les pires. Le problème des heures supplémentaires impayées évoquées dans ce rapport est malheureusement commun à de nombreuses usines du Guangdong. »

L’été dernier, une autre organisation de défense des droits des travailleurs, China Labour Watch, a fait embaucher ses enquêteurs sur les chaînes de montage de dix multinationales de l’électronique installées dans cette province du sud du pays. Chez neuf d’entre elles, il est impossible pour les ouvriers « de gagner un salaire leur permettant de vivre dignement », disait alors cette organisation, avec là aussi une escalade des heures supplémentaires dans un secteur où les commandes sont soumises à de fortes variations saisonnières.

« Foxconn est terrifié par l’idée d’une rébellion sur ces chaînes de montage, poursuit notre interlocuteur du China Labour Bulletin à Hong Kong. Ils sont obsédés par les contrôles. Ils veulent que les ouvriers restent sages et donc ils communiquent très peu avec eux. Ils disent simplement : voilà ce que tu dois faire et combien je te donne ! »

Confronté au suicide de ses personnels, le géant taiwanais a annoncé récemment le remplacement de certains de ses salariés jugés trop gourmands en termes de salaire par un million de robot à l’horizon 2014. Avec ce nouveau rapport, Apple pourrait contribuer à changer la donne non seulement chez son sous-traitant, mais également dans de nombreuses usines chinoises.

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