Les actionnaires d’Apple attendaient cela depuis 1995, date à laquelle Steve Jobs a repris les rennes de la firme à la pomme et mis un terme à la rémunération des actionnaires. Quelques mois après la disparition du charismatique fondateur du géant californien, ses successeurs ont décidé de rétribuer les actionnaires pour leur participation au capital de l'entreprise. L'entreprise devrait rémunérer l'action à 2,65 dollars au cours de cette opération étalée sur trois ans dont le coût total est estimé à quelque 30 milliards de dollars.
Dix milliards de dollars de plus devraient être alloués au rachat d'actions par la compagnie. Le but de cette opération, étalée elle aussi sur trois ans, est d'éviter la dilution des actions sous l'impact des options d'achat de titres de des employés d’Apple.
Au total, ce sont 45 milliards de dollars qui seront débloquées d'ici 2014. Une somme que le géant informatique peut se permettre puisque ses liquidités s'élèvent à quelque 97 milliards d'euros. Certains experts estiment même qu’Apple aurait plus de liquidités que le gouvernement américain.
Généralement, les groupes technologiques ont pour politique de ne pas verser de dividendes, le but étant de garder des réserves pour pouvoir innover constamment, mais Microsoft en verse déjà. Et pour de nombreux analystes, Apple devait commencer à rémunérer ses actionnaires puisque l'entreprise, avec près de 500 de milliards de dollars, est maintenant l'une des premières capitalisations boursières au monde.
Des investisseurs rassurés
Tim Cook, le nouveau patron d’Apple a longuement justifié la décision du groupe. « Nous avons consacré une partie de nos liquidités à des investissements dans notre activité, dans des acquisitions, dans l’ouverture de nouveaux magasins… Nous répéterons ces efforts à l’avenir », a-t-il déclaré. Des investissements qui selon lui n’ont pas entamé les réserves d’Apple. « Nous pouvons conserver un trésor de guerre suffisant pour saisir d’éventuelles opportunités stratégiques tout en disposant de beaucoup d’argent pour faire fonctionner notre entreprise ». Les investisseurs peuvent donc être rassurés.
Les derniers résultats d’Apple sont plus que satisfaisants. Pendant le dernier trimestre, le groupe a réalisé des bénéfices records de plus de 13 milliards de dollars et des recettes de plus de 46 milliards de dollars. Des résultats tirés essentiellement des ventes des tablettes et téléphones portables. Entre fin 2010 et fin 2011, les ventes d'Iphone ont augmenté de 128% et celle des Ipad de 111% pour les tablettes. Pour le seul dernier trimestre 2011, il s'est vendu plus de 15 millions d'Ipad. Quant au dernier modèle, sorti vendredi dernier, il s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires dès le premier jour.