Le parcours de Mohamed Merah remet sous les projecteurs les filières jihadistes

Selon les informations divulguées mercredi 21 mars 2012, par le procureur de Paris, François Molins, Mohamed Merah, jeune homme de 23 ans, s'est rendu d'abord en Afghanistan, ensuite du côté pakistanais dans la zone frontalière du Waziristan. Il aura retenu de cette expérience une formation de terroriste et des arguments pour justifier son action. Le point sur ces filières jihadistes. 

Le parcours de Mohamed Merah illustre à lui seul la persistance des réseaux d'entraînement jihadiste en Afghanistan et au Pakistan et le danger qu'ils représentent. La porosité de la frontière entre les deux pays continue de permettre aux jihadistes de s'entraîner et d'opérer d'un côté comme de l'autre.

Côté afghan, les talibans historiques, venant de Kandahar, désormais engagés dans une démarche de reconquête du pays, ont pris leurs distances avec al-Qaïda et l'idéologie salafiste visant à la création d'un grand califat. Ils restent néanmoins sous influence du réseau Haqqani dont les bases se situent au Pakistan. Haqqani est un ancien instructeur et ancien commandant du mollah Omar. Sous sa houlette, de nouveaux camps d'entraînement ont même pu ouvrir dans les provinces du Kunar et du Nuristan, à l'est de l'Afghanistan fin 2010, lorsque les Américains ont décidé de quitter la zone pour concentrer leurs forces dans le Sud. Des camps d'entraînement qui pouvent servir à alimenter l'insurrection afghane, mais aussi des actions entreprises dans le cadre d'opérations se revendiquant d'al-Qaïda.

Mohammed Merah a séjourné au Pakistan et en Afghanistan

Nadia Blétry, notre correspondante à Islamabad, a retracé le circuit au Pakistan de Mohamed Merah. Il y aurait séjourné il y a quelques mois à peine. Mohamed Merah serait entré au Pakistan avec un visa, donc en toute légalité. Ses activités sur place ne sont pas connues mais il y aurait passé plusieurs mois avant de le quitter fin 2011.

Un an auparavant, en novembre 2010, il avait été interpellé en Afghanistan par le NDS, les services de renseignement afghans. Ceux-ci l’auraient alors interrogé et aussitôt relâché tout en signalant sa présence aux autorités françaises.

Les Français seraient aujourd’hui une dizaine à s’entraîner dans des camps dans les zones tribales pakistanaises de la frontière afghane.

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