Funérailles à Jérusalem pour les victimes de la tuerie de Toulouse

Jonathan Sandler (30 ans), ses deux fils Arieh et Gabriel (5 et 4 ans) et Myriam Monsonego (7 ans) - les quatre victimes de la tuerie devant une école juive de Toulouse, dans le sud-ouest de la France - ont été inhumés ce mercredi 21 mars à Jérusalem. Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, venu de Paris par le même avion que les corps et les familles des victimes, a assuré que son pays luttera sans relâche contre l’antisémitisme et qu’il ne cèdera pas à la terreur.

De notre correspondant à Jérusalem

La foule s’est massée à l’entrée de l’immense cimetière de Givat Shaul, à Jérusalem. Puis sont arrivées les ambulances transportant les corps, suivies par les familles françaises des victimes de la tuerie de Toulouse. Les corps, drapés dans des linceuls, conformément à la tradition juive, ont été alignés entre un pupitre et quelques rangées de chaises où ont pris place les familles endeuillées et les officiels.

Les hommages officiels se succèdent : Reuven Rivlin (président du Parlement israélien), Eli Yishai (ministre de l’Intérieur), puis les deux grands rabbins d’Israël. Tous rendent hommages aux trois enfants et à l’enseignant assassinés et expriment leur solidarité envers les familles. Puis c’est au tour d’Alain Juppé : « Vos enfants reposeront ici dans la terre d’Israël mais leur mémoire restera vivante sur la terre de France », déclare le ministre français des Affaires étrangères qui a fait le voyage durant la nuit. Le chef de la diplomatie française assure que son pays luttera sans relâche contre l’antisémitisme et qu’il ne cèdera pas à la terreur.

La foule écoute et prie. Parfois on entend un cri de douleur. Sous le soleil de Jérusalem, plusieurs participants s’évanouissent. Dans l’assistance, on parle français autant qu’hébreu : la plupart des anonymes qui ont choisi de venir ici appartiennent à la communauté franco-israélienne, choquée par la tuerie de Toulouse. « Peu importe les explications qu’on donnera, explique un homme venu de Tel Aviv, il faut toujours avoir cette image en mémoire : une personne qui poursuit une enfant de 8 ans dans une école, l’attrape par les cheveux et lui tire une balle dans la tête ».

Après les hommages et les prières, les corps sont portés à travers le dédale de tombes pour y être portés en terre. La période de deuil commence pour les familles. La foule se disperse et commente les dernières informations en provenance de Toulouse, où le suspect est cerné par les forces de l’ordre : « ça ne va pas nous les faire revenir », explique Johanna, qui connaît l’épouse et la mère de trois des quatre victimes. « Même s’ils l’attrapent, même s’ils le tuent, même s’il va en prison, ils ne reviendront pas ».

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