Sans parler de panique, on peut dire que tous les discours sur un retrait progressif des forces étrangères en Afghanistan sont aujourd'hui mis à mal. Des deux côtés les bavures se multiplient. Résultat, la visite du secrétaire d'Etat américain Léon Panetta en Afghanistan se solde par une nouvelle accélération du calendrier.
Côté américain, on se projette déjà dans l'après 2014, ce qui compte c'est de pouvoir maintenir une présence militaire sur place à long terme, quitte à effectuer un repli tactique aussi rapide que possible. Dès 2013, les troupes américaines devraient restées cantonnées dans leurs bases pour opérer en soutien aux forces afghanes, en soutien seulement.
Les déclarations d’Hamid Karzaï vont d’ailleurs dans ce sens. Le président afghan s'estimant prêt à assumer la sécurité sur l'ensemble du territoire en 2013. Il souhaite désormais que les troupes américaines ne s'aventurent plus en dehors de leurs bases, jusque dans les villages. La tâche risque de devenir ardue pour les militaires américains qui perdront ainsi tout contrôle sur leur environnement immédiat.
Les autorités afghanes et américaines font ainsi aveux de faiblesse. Une situation que les talibans ont tôt fait d'exploiter, annonçant la suspension des pourparlers avec les Américains, demandant eux aussi une transition dès l'année prochaine.