Japon: Tepco croule sous les dettes

Au Japon, un peu plus de 9 mois après la catastrophe de Fukushima, l'entreprise Tepco, opérateur de la centrale, atteint sur les marchés son plus bas niveau historique. L'action a dévissé hier de près de 12%. Tepco se retrouve très endetté, il lui faut en effet dépolluer le site, un chantier colossal qui pourrait prendre 40 ans. Mais également indemniser les victimes, une opération estimée à plusieurs dizaines de milliards de dollars. Les investisseurs n'ont donc plus confiance et l'Etat japonais risque d'être appelé à la rescousse.

Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

Tepco au Japon est un Etat dans l’Etat. L’opérateur de la centrale de Fukushima s’acharne, depuis l’accident du 11 mars, à réclamer le plus possible d’argent à l’Etat, tout en évitant une nationalisation.

Ce n’est plus possible. Tepco devra débourser des sommes colossales pendant quarante ans, pour compenser encore l’arrêt de tous ses réacteurs nucléaires ou presque, et payer le démantèlement de la centrale de Fukushima.

Au bout du compte, ce sera l’Etat japonais, le contribuable japonais, qui devront régler la facture de Fukushima. Le Japon est déjà le pays le plus endetté au monde. Le coût exorbitant de l’accident nucléaire de Fukushima va mettre encore plus en péril les finances publiques japonaises.

Pour le moment, l’épargne des Japonais suffit à financer une dette publique représentant plus deux fois la richesse du pays. Mais d’ici deux ou trois ans, ce ne sera plus le cas.

Des millions de petits actionnaires japonais ont investi une part non négligeable de leur épargne dans la compagnie d’électricité, en étant persuadés qu’un investissement dans Tepco offrait toutes les garanties de sécurité possibles, jusqu’à l’accident de Fukushima.

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