Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Le Japon renonce un peu plus à ce qui fait toujours son originalité, sa Constitution pacifiste. Cet allégement de l’embargo sur les ventes d’armes s’explique avant tout par des contraintes budgétaires.
Le Japon est le pays les plus endetté du monde. Et il paie souvent ses achats d’armes auprès de ses fournisseurs locaux, plus de deux fois le prix payé par d’autres pays, pour un équipement équivalent. Car ses fournisseurs, comme Mitsubishi, ne sont pas autorisés à exporter les armes qu’ils produisent, souvent sous licence américaine. Ils ne peuvent en fabriquer qu’en très petite quantité.
Ouverture de nouveaux marchés
En allégeant son embargo, le Japon va pouvoir développer et produire des armes, en partenariat avec les Etats-Unis et des pays européens. Il pourra encore exporter des équipements militaires, dans le cadre de missions de maintien de la paix de l’ONU. Le Japon pourra fournir des équipements défensifs, comme des casques et des gilets pare-balles, aux pays où l’armée japonaise est déployée.
L’allégement de l’embargo va permettre enfin à des entreprises japonaises de se joindre au développement de l’avion de chasse américain F35 de Lockheed Martin. Le gouvernement japonais a décidé d’acheter 42 de ces appareils, pour un coup de plus de sept milliards de dollars.