Course à l’armement en mer de Chine face à Pékin

Les Philippines déclarent leur intention d'acquérir des avions de combat américains F-16. L'annonce du ministre des Affaires étrangères survient dans un contexte d'inquiétude régionale face à la montée en puissance de l'armée chinoise (et notamment de sa marine) et des déclarations de Pékin visant à assoir sa souveraineté sur les archipels Spratley's et Paracels en mer de Chine. C'est incontestablement un pas de plus dans l'escalade diplomatique et militaire en cours.

Ce qui est significatif dans l’annonce du ministre philippin des Affaires étrangères, c’est l’impression que la région bascule dans une course effrénée aux armements et que l’on se prépare à toute éventualité.

Evidemment, face à Pékin, l’archipel ne pèse pas bien lourd dans la zone. C’est le pays le moins bien équipé sur le plan militaire : il ne dispose plus d’aviation de combat digne de ce nom depuis 2005. Face à la montée des périls, il vient tout juste d’acquérir un vieux garde-côtes américain rénové. Il envisage d’en acheter deux autres, et ce ne sont pas les quelques F-16 d’occasion attendus dans un avenir plus ou moins proche qui garantiront la souveraineté philippine sur les îlots revendiqués par la Chine.

De son côté, le Japon a déjà passé commande auprès de Washington pour l’achat de bombardiers furtifs F-35, tandis que le mois dernier, c’était l’Indonésie qui annonçait l’acquisition d’une vingtaine de F-16 modernisés.

Autant dire que le premier effet de la manifestation des ambitions maritimes et territoriales de Pékin en mer de Chine est le retour en grâce des Etats-Unis dans la plupart des pays de la région effrayés par l'appétit des dirigeants chinois.

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