Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Deux grandes idées et un chiffre occupent les esprits en ce moment à Pékin. La priorité c’est effectivement de stabiliser la croissance. Le 12e plan quinquennal prévoyait en effet un ralentissement de la production, mais pas le coup de frein du mois dernier ; l’activité industrielle a quasi décrochée en novembre en raison de la baisse des commandes européennes et américaines.
L’obsession des dirigeants chinois est désormais de ne pas tomber sous la barre des 8% de croissance, en dessous disent les experts c’est un risque pour la stabilité sociale alors que des manifestations et des grèves éclatent toutes semaines dans les usines des riches provinces de la cote-est notamment. Certains pessimistes allant jusqu’à parler d’une balance commerciale déficitaire l’an prochain en raison de la récession en Europe.
Changer de modèle de croissance
L’autre idée que l’on retrouve ce matin dans la presse chinoise, c’est que c’est peut-être finalement le bon moment pour changer de modèle de croissance. « Les crises sont propices aux réajustements structurels », confie ainsi Lu Zhong Yuan au Quotidien du Peuple, chercheur à l’Institut chinois pour le développement. Tout le monde a bien compris ici que la Chine ne pourra rester très longtemps « l’atelier du monde ».
Des mesures devraient donc être prises dès le début de l’année prochaine pour stimuler l’investissement et la consommation intérieure, afin de sortir progressivement de la dépendance aux exportations. Mais attention prudence : un trop plein de liquidités sur le marché risque aussi de relancer la bulle immobilière à peine stabilisée.