Les dirigeants chinois inquiets de la montée des tensions sociales

Le ralentissement économique suscite l’inquiétude des dirigeants en Chine. Les propos récents d’un membre du comité permanent du bureau politique du Parti communiste chinois -relayés ce lundi 5 décembre 2011 par la presse officielle-, en témoignent. Selon ce haut responsable, les provinces chinoises doivent améliorer leur « gestion sociale ». Il faut dire que la grogne a gagné de nombreuses régions à commencer par la côte Est.

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

C’est dans les provinces les plus riches que la colère est la plus forte, car c’est à l’est de la Chine que se trouve l’atelier du monde touché aujourd’hui de plein fouet par la baisse des commandes européennes et américaines. C’est là aussi que les multinationales commencent à plier bagages pour l’intérieur du pays où les salaires sont moins élevés.

Cela se traduit par des manifestations, qui parfois dégénèrent avec les forces de l’ordre. Ce lundi matin à 6h50, les ouvriers grévistes d’Hi-P International étaient ainsi devant les portes de leur entreprise à Shanghai pour empêcher la reprise du travail. C’est la sixième journée consécutive de grève pour les salariés de cette compagnie singapourienne, qui s’opposent au déménagement de leur usine à Nanhui loin du centre de la capitale économique du pays. « Je travaille déjà en moyenne 12 heures par jour, je ne pourrais pas supporter en plus les heures de transport », confiait ce matin une ouvrière au journal Caixin.

Colmater les brèches

Ce conflit n’est qu’un exemple parmi d’autres dont les mots d’ordres et les images finissent par déborder sur l’internet. Pour Zhou Yongkang, il faut donc rapidement colmater les brèches en relevant les pare-feux sociaux. Ce membre du comité permanent du Parti, autrement dit du saint des saints du pouvoir chinois, s’exprimait vendredi dernier devant des responsables communistes du nord du pays. « Il est urgent, disait-il, que nous bâtissions un système de gestion sociale qui soit adapté à notre économie socialiste de marché ».

Preuve s’il en est, non seulement de l’inquiétude en haut lieu, mais aussi du manque de protections pour les salariés chinois victimes des aléas économiques. Si le ralentissement de la croissance est inscrit dans le 12e plan quinquennal, son rythme a encore été accéléré par la crise en Europe. En novembre, l'indice de la production manufacturière est tombé à son plus faible niveau en près de trois ans.

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