Avec les dernières attaques contre les convois de l'Otan (dans la région de Quetta), et la clôture de la route du sud, les deux portes pakistanaises du territoire afghan (celle du Baloutchistan au sud et celle du Khyber Pass au nord-ouest) sont désormais impraticables. Ces deux portes d'entrées représentent entre 50% et 70% de l'approvisionnement du corps expéditionnaire étranger. Le reste de la logistique est livré aux soldats étrangers soit par voie aérienne, soit par un couloir pakistanais au sud, soit grâce à la coopération de la Russie au nord. Mais l'équilibre est fragile et l'année a été riche en désaccords.
Les dernières attaques contre les convois de l'Otan s'inscrivent dans un processus de dégradation accéléré des relations entre Washington et Islamabad depuis le début de l'année. Et à mesure que l'on se rapproche de l'échéance du départ des soldats de l'Otan et, par voie de conséquence, du transfert des opérations militaires aux Afghans, les forces politiques sont en voie de recomposition avec d'autres interlocuteurs. Avec Moscou, cependant, cela ne va guère mieux qu’avec l’Otan depuis l'annonce du maintien du programme de déploiement d'un bouclier anti-missiles aux portes de la Russie, ce qui rend le Kremlin fou de rage.