Trop de « Civcas » (Civilian casualties) comme disent les militaires, trop de pertes civiles lors des opérations de l'Isaf. Ces pertes au sein de la population rendent contre-productives toutes opérations de contre-insurrection et nourrissent un sentiment antioccidental, dans un pays où dix ans de présence militaire étrangère n'ont pas permis de ramener la paix et la sécurité.
En principe, tous les soldats de la coalition internationale sont soumis aux mêmes règles d'engagement, mais d'une force à l'autre, les interprétations peuvent varier.
Certaines règles sont claires : interdit de tirer prés d'une mosquée, d'une école, d'un rassemblement de foule. Mais parfois c'est plus compliqué. Que faire, par exemple, quand un guetteur renseigne les insurgés avec son téléphone portable ? Quelle attitude avoir lorsqu'une voiture approche à vive allure d'un convoi allié alors qu'il peut s'agir d'un véhicule suicide ? En principe, à chaque fois, un tir d'avertissement est préconisé. Mais ces règles d'engagement spécifiques, les insurgés les connaissent et les exploitent, en faisant accompagner leurs combattants par des femmes et des enfants, par exemple.
Les pertes civiles se règlent généralement par le versement d'une compensation financière aux proches des victimes mais elles constituent des sujets récurrents de tension entre le président Karzaï et ses alliés de l'Otan.