Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Le communiqué de la Sécurité publique est très court : « Il était près de 11 heures ce vendredi 21 octobre, un homme nommé Wang s’est approché des ponts de marbre menant à la Cité interdite; il a soudain mis le feu à ses vêtements, les policiers ont éteint les flammes en moins de 10 secondes ».
Ce geste désespéré a été photographié par un lecteur du quotidien anglais Daily Telegraph. Selon ce touriste britannique, la scène aurait été mitraillée par les objectifs des passants mais aucune image ne s’est retrouvée sur internet en raison de la censure.
Un document sonore a par ailleurs été envoyé au New York Times. « Il semble qu’il s’est mis le feu, il s’immole, il n’est pas en flammes, va-t’en, va-t’en et arrête de filmer », peut-on entendre sur la bande de ce touriste japonais, témoin semble-t-il de la même scène.
Selon le Global Times, l’homme âgé de 42 ans et qui venait de la province du Hubei serait en bonne santé. Il était en désaccord avec le jugement rendu dans une affaire civile. C’est donc, selon ce quotidien, un geste apolitique.
Hier, mercredi, la presse officielle avait déjà préparé le terrain en évoquant une autre immolation dans la province du Henan cette fois le 3 novembre dernier. Une femme de 81 ans s’était là aussi transformée en torche humaine face à des responsables locaux venus détruire sa maison.
Un geste tout aussi désespéré, dramatique, mais jugé probablement moins sensible car loin de Tiananmen.