Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
La lettre est affichée sur le site de l’association Human Rights in China. Deux pages de texte, suivies par 127 noms regroupés sous une même signature, « Les mères de Tiananmen ».
Que disent ces mamans ? D’abord que ce samedi 4 juin, il y aura tout juste 22 ans qu’elles se battent pour la justice. Depuis ce 4 juin 1989 où les tanks de l’armée populaire de libération ont réprimé le mouvement de contestation qui avait fini par gagner jusqu’aux provinces.
« Nous avons retrouvé des preuves concernant 203 victimes mais il en reste beaucoup d’autres » affirme le document avec pour la première fois une référence à des offres de compensations financières. Une famille de victime aurait été approchée par des responsables de la sécurité publique à deux reprises depuis février dernier. « Les visiteurs n’ont pas parlé de rendre publique la vérité poursuivent les signataires, ni même d’une enquête judiciaire. Ils ont uniquement soulevés la question du combien voulez-vous ? » De l’argent contre le silence et alors que la date du 4 juin est encore censurée en Chine.
Le document met aussi clairement en relation cette évolution avec les révoltes dans les pays arabes de cette année. Le gouvernement chinois a peur que la situation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ne trouve un écho en Chine.
« Depuis février dernier, nous assistons à l’une des périodes les plus dures pour les droits de l'homme et les libertés civiles en Chine », concluent les mères de Tiananmen.