En Chine, la police empêche le rassemblement à Pékin annoncé sur internet

Les révoltes arabes inquiètent les dirigeants, jusqu'en Chine. Un appel à manifester avait été lancé sur internet, pour ce dimanche 27 février 2011 dans 23 villes du pays. Manifestation pour réclamer davantage de transparence et la liberté d'expression. Le Premier ministre s'est efforcé d'essayer de répondre aux attentes dans un tchat avec des internautes, mais sur le terrain, les forces de l'ordre se sont déployées en masse pour empêcher d'éventuelles manifestations.

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Trois conseils circulaient sur Internet ce dimanche avant les manifestations : 
1). Ne prenez pas de photo
2). Soyez à l’aise, faite comme si vous vous promeniez
3). Ne regardez surtout pas les policiers dans les yeux

Et c’est vrai qu’en ce début de dimanche après midi, les forces de l’ordre, en uniforme comme en civil, étaient plus nombreuses que les badauds dans le quartier commerçant de Wangfujinj au centre de la capitale chinoise.

Comme la semaine dernière, rendez-vous a été donné à 14 h devant un fast-food américain. « Tout le premier étage est occupé par des hommes d’une quarantaine d’année. Ils ont apporté leur propre boisson, ils ne commandent rien », raconte un internaute sur Twitter.

Empêcher la presse de faire des images

Un quart d’heure plus tard, le rideau de fer du magasin est tiré. Un camion de la voirie inonde la chaussée. La foule se range sur les trottoirs. Dans la rue piétonne, des policiers demandent aux journalistes étrangers de les suivre. Les agents relèvent les identités, l’objectif étant surtout d’empêcher caméramans et photographes de faire des images du rassemblement.

Tout le quartier est alors bouclé. Voitures de police et cordons de policiers sont postés à toutes les entrées. Les caméras de surveillance balayent chaque coin de trottoir et enregistrent les visages des personnes présentes. Même chose du côté de la place Tiananmen ou encore sur l’avenue Nan Chi Zi Dajie.

Le long de l’ancien mur d’enceinte marquant la cité impériale des Mings on compte un « volontaire de la sécurité de la capitale » tous les 100 mètres. Parka blanche toute neuve, brassard rouge : « l’équipement nous a été donné par le bureau de la sécurité publique », confie une soixantenaire. A 15 heures, les forces de l’ordre lèvent les barrages. La manifestation n’a pas eu lieu.

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