Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Trois conseils circulaient sur Internet ce dimanche avant les manifestations :
1). Ne prenez pas de photo
2). Soyez à l’aise, faite comme si vous vous promeniez
3). Ne regardez surtout pas les policiers dans les yeux
Et c’est vrai qu’en ce début de dimanche après midi, les forces de l’ordre, en uniforme comme en civil, étaient plus nombreuses que les badauds dans le quartier commerçant de Wangfujinj au centre de la capitale chinoise.
Comme la semaine dernière, rendez-vous a été donné à 14 h devant un fast-food américain. « Tout le premier étage est occupé par des hommes d’une quarantaine d’année. Ils ont apporté leur propre boisson, ils ne commandent rien », raconte un internaute sur Twitter.
Empêcher la presse de faire des images
Un quart d’heure plus tard, le rideau de fer du magasin est tiré. Un camion de la voirie inonde la chaussée. La foule se range sur les trottoirs. Dans la rue piétonne, des policiers demandent aux journalistes étrangers de les suivre. Les agents relèvent les identités, l’objectif étant surtout d’empêcher caméramans et photographes de faire des images du rassemblement.
Tout le quartier est alors bouclé. Voitures de police et cordons de policiers sont postés à toutes les entrées. Les caméras de surveillance balayent chaque coin de trottoir et enregistrent les visages des personnes présentes. Même chose du côté de la place Tiananmen ou encore sur l’avenue Nan Chi Zi Dajie.
Le long de l’ancien mur d’enceinte marquant la cité impériale des Mings on compte un « volontaire de la sécurité de la capitale » tous les 100 mètres. Parka blanche toute neuve, brassard rouge : « l’équipement nous a été donné par le bureau de la sécurité publique », confie une soixantenaire. A 15 heures, les forces de l’ordre lèvent les barrages. La manifestation n’a pas eu lieu.