Thaïlande : un décret sur l'amnistie permettrait le retour de Thaksin Shinawatra

Alors que la Thaïlande se débat encore dans les inondations, le gouvernement lance un pavé dans la mare. Un décret a été adopté lors d’une réunion ministérielle secrète concernant une amnistie, le mois prochain, de plusieurs centaines de prisonniers. La controverse vient de ce que les conditions de cette amnistie semblent avoir été taillées sur mesure pour bénéficier à l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, condamné en 2008 et dont la sœur Yingluck dirige actuellement le gouvernement.

Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus

Chaque année, à l’occasion de l’anniversaire du roi le 5 décembre, des milliers de prisonniers sont libérés. Des conditions s’imposent : il faut notamment avoir purgé un tiers de la peine. De plus, l’an passé, les personnes condamnées pour corruption étaient exclues. Ces conditions ont été levées ce mardi 15 novembre 2011, lors d’un étrange conseil des ministres lors duquel les membres du gouvernement ont reçu la consigne de ne rien révéler du contenu des discussions.

Cette réforme permet à l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, qui s’est exilé avant d’être condamné pour abus de pouvoir à deux ans de prison en 2008, d’être inscrit sur la liste des libérables.

Coïncidence bizarre : la sœur de Thaksin, l’actuelle chef du gouvernement Yingluck, n’a pas pu assister à ce conseil des ministres : elle aurait été bloquée par les inondations. Bref, il est permis de penser que cela tient de la combine pauvrement ficelée.

La manœuvre permettrait à Thaksin de revenir en Thaïlande, de passer un ou deux jours en prison et de retrouver ensuite la liberté. L’opposition rappelle que jamais un condamné ayant fui la justice n’a été amnistié. Le gouvernement rétorque que le décret doit encore être visé par le Conseil d’Etat. Dans tous les cas de figure, le mot final reviendra au roi.

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