La CIA a commencé à utiliser les drones au Pakistan en 2004, mais c'est à partir de l'arrivée de Barack Obama que les missions se sont rapprochées : il y en a eu plus en 2009 que lors des 8 années précédentes. Il faut dire que les avions sans pilotes évitent aux Américains d'envoyer des hommes sur place, ou de compter sur l'armée pakistanaise qu'ils accusent de manquer d'entrain dans sa chasse aux talibans, ou même de collaborer avec eux.
L'armée pakistanaise se plaint d’ailleurs régulièrement des tirs des drones, mais ils lui évitent à elle aussi d'envoyer des gens sur place, que ce soit pour complaire aux Américains ou pour contrer les nombreux attentats perpétrés par les talibans sur son sol.
D'ailleurs, selon un câble révélé par WikiLeaks, le chef de l'armée pakistanaise aurait demandé en 2008 à Washington que les attaques de drones soient intensifiées. Des attaques qui entretiennent le sentiment anti-américain dans la population : elle y voit un viol de sa souveraineté territoriale. De plus, sur 1 700 à 2 400 morts depuis 2004, les autorités pakistanaises parlent de 10% de civils tués, 80% selon un avocat qui a porté plainte l'an passé au nom de victimes. Difficile de vérifier...
Et la mauvaise réputation des habitants du Waziristan du nord et du sud, très indépendants et qui fourniraient de nombreux talibans, ne motive pas forcément les Pakistanais à sortir dans les rues pour les défendre.