C'est plus une confirmation qu'une annonce-surprise : des rumeurs insistantes avaient circulé cet été sur une rencontre entre les Américains et le réseau Haqqani, qu'ils considèrent comme le plus virulent des groupes de rebelles islamistes incrustés dans les zones tribales à la frontière afghane. La secrétaire d'Etat américaine précise ce vendredi qu'il s'est agi de contacts préliminaires, et non de négociations, et qu'ils ont eu lieu à la demande expresse des services secrets pakistanais.
Des contacts si peu concluants en effet que les deux attentats majeurs qui ont eu lieu par la suite contre l'armée américaine en Afghanistan et contre l'ambassade américaine à Kaboul leur ont été attribués, l'amiral Mike Mullen ayant même alors souligné les liens étroits unissant le renseignement pakistanais et le réseau Haqqani.
Washington n'a pas renoncé à faire pression sur son difficile allié pour que les Haqqanis soient combattus, l'étape qu'a faite Hillary Clinton à Islamabad va dans ce sens, mais la secrétaire d'Etat, en faisant l'aveu d'un contact passé, aspire à montrer que les Etats-Unis ne pratiquent pas seulement la force militaire, mais qu'ils ont, selon l'expression d'un membre de la délégation, « plusieurs fers au feu ».