Avec notre correspondant à New Delhi, Emmanuel Derville
« On ne peut pas faire pression sur le Pakistan pour qu'il en fasse plus. Nos intérêts nationaux doivent être respectés ». C'est un avertissement très ferme qu'a lancé le Premier ministre Gilani lors d'une réunion des chefs de l'opposition et de l'armée, le jeudi 29 septembre, à Islamabad.
Tous les partis politiques étaient présents, signe de l'union sacrée qui se manifeste au Pakistan depuis que Washington menace Islamabad pour son soutien aux talibans afghans de Jalaluddin Haqqani, l'un des principaux chefs insurgés. Les combattants de Haqqani trouvent souvent refuge au Pakistan, notamment au Waziristan du Nord, près de la frontière afghane. L'administration américaine insiste depuis longtemps auprès de l'armée pakistanaise, pour qu'elle lance une opération dans cette zone. Mais, du côté pakistanais, c’est toujours un refus catégorique.
D'abord parce que l'armée considère Haqqani comme un allié politique utile pour contrer l'influence de l'ennemi indien en Afghanistan. Enfin, si elle décidait de s'en prendre aux talibans afghans, elle risquerait les représailles des talibans pakistanais et de certains groupes armés afghans. Cette situation complexe peut déclencher une nouvelle guerre dans le nord-ouest du Pakistan.