Avec notre correspondant à Pékin, Joris Zylberman
Cela fait quand même la 21e fois que Wal-Mart défraie la chronique en Chine pour des scandales alimentaires, dont de la publicité mensongère ou de la vente de produits périmés. Cette fois-ci, ce n’est pas la fraude la plus dangereuse pour la santé : de la viande de porc normale vendue depuis deux ans pour du bio plus cher. Pourtant, la sanction est exemplaire : deux employés arrêtés, treize hypermarchés fermés dans la grande ville de Chongqing, plus de 300 millions d’euros d’amende.
Il pourrait s’agir d’une opération de communication de la part de Bo Xilai, l’homme fort de la ville, et candidat à un poste haut placé en 2012 lors de la retraite du président Hu Jintao. Cela dit, le thème de la sécurité alimentaire ne cesse d’être explosif en Chine.
Tous les supermarchés du pays, locaux ou étrangers, sont susceptibles d’être touchés, à cause d’un contrôle qualité évanescent. Chez Wal-Mart, ce sera sans doute le manque de formation et de scrupule des employés dans les rayons du supermarché.
Il faut dire aussi que le bio en Chine est souvent une étiquette sans valeur pour rassurer le client. Car les vrais produits bio « made in China » sont une industrie secrète réservée la plupart du temps aux élites dirigeantes, qui ne voudraient pas risquer de s’empoisonner, comme le commun des Chinois.