Un vent de changement souffle sur la Birmanie. Après plusieurs décennies de dictature militaire, les autorités s'engagent depuis le début de cette année dans une succession de réformes semblant vouloir renouer avec la démocratie.
Dernier geste fort en date, « un pas gigantesque pour le pays », selon les termes du Bureau international pour le travail : le vote d'une loi autorisant les travailleurs à se syndiquer et à faire grève.
Le texte précise que les travailleurs, à l'exception des militaires et des policiers, peuvent créer des syndicats d'un minimum de 30 membres et organiser des grèves avec un préavis de 14 jours dans la fonction publique, et de trois jours dans le secteur privé.
Sont exclus également de ce droit de grève les personnels de santé, des télécommunications ou des services jugés essentiels, comme la distribution de l'eau et de l'électricité. Ce texte qui abroge une législation draconienne en vigueur depuis 1962 et qui interdisait les syndicats, a été salué par l'opposition birmane et l'Organisation internationale du travail (OIT).
Mais tous se veulent prudents en attendant l'application concrète de cette loi. L'opposition a été frustrée par la récente amnistie décrétée par le gouvernement, et largement relayée par les médias. Seuls environ 200 prisonniers politiques sur près de 2 000 ont bénéficié de cette clémence.