La France prend pied en Corée du nord : elle crée un « bureau français de coopération » à Pyongyang. Mais Paris est très clair, il ne s'agit pas d'une ambassade : la France est un des rares pays de l'Union européenne à n'avoir aucune forme de relation diplomatique avec Pyongyang. Des relations diplomatiques, Paris explique qu'il n'y en aura pas tant que le pays ne progressera pas sur les droits de l'homme, le nucléaire ou les relations avec la Corée du sud.
Corée du sud et Chine satisfaits
Pour autant, la France veut avoir un dialogue avec Pyongyang, d'où ce « bureau français de coopération » qui travaillera dans les domaines « culturels » et « humanitaires ». Pour ce qui est de l'humanitaire, la Corée du nord connaît une grave pénurie de nourriture depuis des années et il s'agit d'en savoir plus sur les besoins du pays. Comme la France envoie déjà de l'aide, il s'agit aussi éviter que tout cela ne se perde en route.
Ce bureau est également l'occasion pour la France de mieux se faire entendre sur la prolifération nucléaire, Paris ne faisant pas partie des discussions à six sur le sujet. Plus largement, selon des analystes, la France veut éviter de rater le train de futures négociations si la situation s'améliorait dans la région. Paris explique par ailleurs que cette idée de bureau a été bien vue par la Corée du sud dont les relations sont un peu moins tendues en ce moment avec le nord.
La Chine s'est, elle, félicitée d'un moyen supplémentaire de désenclaver son allié alors que, pour ce qui est du Japon, l'idée aurait été « sinon partagée du moins comprise » car le Japon reste marqué par l'enlèvement de plusieurs de ses concitoyens par la Corée du nord entre 1970 et 1980. La création de ce bureau va devenir effective le 7 octobre. La Corée du Nord dispose de son côté d'une délégation générale à Paris depuis 1984.